4- PS THÉÂTRE MUSSET Les Caprices de Marianne (1833) LECTURE 3 Acte II, 3 Analyse

Problématique
En quoi l’évolution psychologique du personnage agit-elle sur l’intrigue ? MUSSET enfants-du-siecle-09-g

4- PS THEATRE MUSSET LECTURE 3 Acte II scène 3 Analyse Texte surligné4- PS THEATRE MUSSET LECTURE 3 Acte II scène 3 Analyse Texte surligné 24- PS THEATRE MUSSET LECTURE 3 Acte II scène 3 Analyse Texte surligné 3Conclusions

Conclusion AXE 1 La colère de Marianne est violente, car soudaine et incontrôlée, mais aussi parce qu’elle se sent coupable de son passé de jeune femme trop soumise à son époux. Cette colère semble la réveiller d’un long sommeil et la rendre à elle-même.

Conclusion AXE 2 Marianne se définit donc ici en opposition au cadre familial et social qui est le sien. Elle montre en acte ce qu’elle a expliqué en mots : la difficile condition des femmes au XIXe siècle. En cela, le spectateur ne peut que l’admirer dans sa révolte. Mais celle-ci est dès sa naissance placée sous de mauvais augures. Cette prédiction qu’on lui a faite, est-elle celle de la cause malheureuse des femmes, ou celle de son destin propre ? Ce fatalisme est celui de la tragédie, et il est aussi la marque d’un romantisme sombre.

Conclusion Axe 3 Le lecteur a maintenant l’assurance que Marianne a déjà pris (très vite ) une décision qui va avoir des incidences importantes sur le déroulement de l’intrigue.

Conclusion
L’évolution du caractère du personnage se fait dans un moment de forte tension émotionnelle : c’est la colère qui fait voler en éclats le carcan qui emprisonnait Marianne. Suscitée par l’injustice des soupçons portés contre elle, cette colère est aussi vive qu’inattendue, de Marianne elle-même, qui semble soudain se découvrir. En femme cohérente, comme elle l’était avant dans sa fidélité passive, elle fait suivre ses sentiments d’actes en cohérence avec eux. Mais sa prise de décision placée sous le signe de l’excès, de la « fureur » va prendre la forme un acte impulsif dont elle ne peut pas mesurer les conséquences.


Prolongement

Pourquoi Les Caprices de Marianne s’appellent-ils… Les Caprices de Marianne ?

Il faut d’abord remarquer que Marianne est devenue le personnage éponyme. D’objet de la quête, du désir, elle est devenue personnage central, protagoniste ayant aussi un désir, une quête. Comme dans les pièces George Dandin, ou Le Cid, le titre est le nom du personnage dont on épouse le point de vue, (ou) qui est le moteur principal de l’action par ses devoirs ou ses désirs. Donc Coelio d’abord, puis Octave ensuite ont semblé occuper cette place centrale, qui maintenant seulement (II, 3) devient celle de Marianne.
C’est une évolution, un glissement intéressant : la statue, la ravissante poupée est devenue une personnalité assez riche et complexe pour pouvoir mener une intrigue.

Le termes de « caprices » doit d’abord, avant d’être jugé trop hâtivement, être vu dans sa dimension active. Le terme suppose une obéissance à ses désirs, suivre son bon caprice, qui en fait un titre tout à fait original. La plupart des titres des pièces classiques ont pour nom le héros éponyme (CORNEILLE, MOLIÈRE, RACINE XVIIe s.) ; quelques pièces de MOLIÈRE comme Les Fourberies de Scapin, la Jalousie du Barbouillé sur construite sur le même modèle, mais dans le cas de ces farces, ou héritage du modèle de la farce, ce n’est pas la psychologie du personnage qui fait avancer l’intrigue, c’est sa fonction (fourberies), ou son travers (jalousie). Le terme « caprice » ne dit pas que Marianne est capricieuse, changeante, irrésolue par nature, puisque nous la voyons changer sous nos yeux. Ce sont les conditions -conditions dramatiques, et condition sociale- qui la font soudain hésiter dans ses choix, résister, puis s’abandonner à sa colère, sa révolte, se définir dans sa morale puis se livrer à son désir. Ce qui lui donne une dimension presque tragique, de femme subissant un destin…

Le terme « caprice » ici serait plus près des titres de MARIVAUX Le Jeu de l’amour et du hasard, les Fausses Confidences, la surprise de l’amour… XVIIIe s. avec une ambiguïté sur le sens passif / actif (Elle subit ou elle fait… un caprice ?). Il est alors tout à fait intéressant de remarquer que le titre de la pièce de MUSSET XIXE s. combine la tradition classique de la comédie morale, ou de la tragédie, avec l’évocation d’une action, ou d’une situation, qui supposent un groupe de personnages, des relations entre les personnages et non pas seulement un type révélé, moqué… par une intrigue.

Le terme « Caprices » dit très bien que Marianne agit, se révolte mais qu’elle est en même temps victime de sa situation sociale de jeune femme (mal) mariée, de son éducation… Ce qui confirme la pièce comme une tension entre comédie et tragédie

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