3- Progression annuelle 3e 2020-2021 (Août 2020)

Faisant suite au bilan de ma pratique, voici ma proposition de progression pour l’année scolaire 2020-2021 en classe de 3e

Progression 3e
1. Les thématiques / les oeuvres 

1- Se chercher, se construire Se raconter, se représenter 

On étudie :
–  un livre relevant de l’autobiographie ou du roman autobiographique (lecture intégrale) ou 
– des extraits d’œuvres de différents siècles et genres, relevant de diverses formes du récit de soi et de l’autoportrait : essai, mémoires, autobiographie, roman autobiographique, journaux et correspondances intimes, etc. Le groupement peut intégrer des exemples majeurs de l’autoportrait ou de l’autobiographie dans d’autres arts (peinture, photographie ou images animées – vidéo ou cinéma). 

2- Vivre en société, participer à la société
Dénoncer les travers de la société 

On étudie :
– des œuvres ou textes de l’Antiquité à nos jours, relevant de différents genres ou formes littéraires (particulièrement poésie satirique, roman, fable, conte philosophique ou drolatique, pamphlet) et 
– des dessins de presse ou affiches, caricatures, albums de bande dessinée. 
On peut aussi exploiter des extraits de spectacles, d’émissions radiophoniques ou
télévisées, ou de productions numériques à caractère satirique. 
Gpt La mode MOLIÈRE MONTESQUIEU BALZAC VIAN
– Gpt satire  VOLTAIRE ZOLA PRÉVERT DESPROGES + HA VALLOTTON

Lecture cursive communeG. ORWELL La Ferme des animaux Belin 

3- Regarder le monde, inventer des mondes
Visions poétiques du monde 

On étudie :
– des poèmes ou des textes de prose poétique, du romantisme à nos jours, pour faire comprendre la diversité des visions du monde correspondant à des esthétiques différentes : le groupement peut intégrer des exemples majeurs de paysages en peinture

– Gpt Paysages et Romantisme  BAUDELAIRE / HUGO / VERLAINE / GUILLEVIC / BONNEFOY ou CENDRARS

4- Agir sur le monde Agir dans la cité : individu et pouvoir 

On étudie :
– en lien avec la programmation annuelle en histoire (étude du XXe siècle, thème 1 « L’Europe, un théâtre majeur des guerres totales »), une œuvre ou une partie significative d’une œuvre portant un regard sur l’histoire du siècle – guerres mondiales, société de l’entre-deux-guerres, régimes fascistes et totalitaires (lecture intégrale). 

On peut aussi étudier des extraits d’autres œuvres, appartenant à divers genres littéraires, ainsi que des œuvres picturales ou des extraits d’œuvres cinématographiques

Lecture intégrale communeS. ZWEIG Le Wagon plombé Payot 
Lecture cursive personnelle au choixA- GIDE Retour d’URSS (I à IV) D. VITKOVSKI Une Vie au goulag A- SOLJENITSYNE Une Journée d’Ivan Denissovitch 
Lecture cursive personnelle au choixA- HEURTIER Sweet sixteen Casterman H. LEE Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur Poche K. STOCKETT La Couleur des sentiments Actes Sud
Lecture intégrale communeSOPHOCLE  Antigone (photocopie)

5- Questionnements complémentaires  Progrès et rêves scientifiques

On peut étudier des romans et des nouvelles de science-fiction et des récits d’anticipation. On peut aussi avoir recours à des textes et documents issus de la presse et des médias (articles de journaux ou de revues, enregistrements radio ou télévisés, médias numériques).

Lecture intégrale communeM. SHELLEY Frankenstein Ecole des loisirs 
Lecture cursive personnelle au choixP. BORDAGE Nouvelle vie ™ J. MOLLA Felicidad Gallimard I. ASIMOV Fondation 

* La lecture intégrale commune est lue par tous les élèves (avec aménagements pour les élèves en PAP), elle fait l’objet d’une étude approfondie : analyses d’extraits, questions transversales, éventuellement exposés…
* La lecture cursive commune est lue par tous les élèves (avec aménagements pour les élèves en PAP), elle fait l’objet d’une ou plusieurs questions transversales, en rapport avec la problématique
* Les lectures cursives personnelles donnent à l’élève un choix de titres avec une difficulté croissante (donc les élèves en PAP choisiront de préférence la colonne 1), les travaux faits à son propos sont collectifs et plus ludiques  avec une restitution à l’oral
* Les Groupements de textes sont des choix d’extraits rassemblés autour d’une thématique et parfois de genres variés qui font l’objet d’analyses de texte.

B. ZEITLIN Les Bêtes du Sud sauvage (2012)

Accès au document de travail
https://docs.google.com/document/d/1dQLgiNpHHL-EXxAURmJCs4sbh3ypeg5vNIBZRF48HRo/edit?usp=sharing

2. Déroulé / calendrier

Progression 3e 3. Note d’intention

Ce choix de progression fait tout d’abord suite au bilan que j’ai pu faire des progressions des années précédentes. 

Dans ce bilan, j’avais noté que les élèves m’avaient fait part d’un désintérêt croissant pour l’analyse des textes littéraires, ceci pour deux raisons au moins.
Ils m’avaient dit comprendre assez vite la méthodologie et ne pas éprouver le besoin de la travailler outre mesure. Ensuite ce travail approfondi de façon répétée rendait les séquences plus longues et, même si l’ouvrage leur plaisait, comme Bel-Ami par exemple, ils pouvaient être lassés par cette longueur, cette lenteur presque, dans la progression.
En même temps, parallèlement, j’ai observé que la multiplication des lectures (cette année en 4e surtout, grâce à la venue de Benoît Séverac, mes élèves ont lu cinq livres en plus de ceux qui étaient initialement au programme) a réellement été source de progrès chez les élèves les plus fragiles. 
Enfin j’accorde toujours énormément d’importance à deux points : la valeur des textes que j’étudie, leur résistance à l’analyse, de façon à piquer chez les élèves une vraie curiosité, un besoin de comprendre un récit complexe, qui puisse leur parler, répondre à leurs questions ou à celles qu’ils se poseront. Et donc le second point qui est lié au premier : la motivation et l’intérêt des élèves.
D’où l’orientation nettement marquée de ma progression : la variété et le nombre des lectures longues, adaptées aux différents niveaux des élèves.

Quelles vont être les conséquences de cette orientation ?
Davantage de temps et de travail consacrés à cette activité (un livre par mois dont la lecture sera vérifiée chaque fin de mois) donc moins de temps consacré à d’autres activités. Je supprime le devoir maison synthétique qui prenait beaucoup de temps et le remplace par un travail de synthèse fait ensemble en fin de séquence, libérant ainsi ce temps pour la lecture à la maison ; je réduis le nombre d’analyses de texte (lectures analytiques très fouillées, souvent sur plusieurs heures) en en conservant une ou deux (au lieu de trois au quatre) sur les lectures intégrales et une ou deux (au lieu de trois au quatre) sur les groupements de textes. J’aime beaucoup cet exercice, préparatoire au lycée, et qui stimule la réflexion des élèves, mais je fais le pari tout en en diminuant le nombre, par séquence et globalement sur l’année, d’essayer de conserver la qualité de formation que je pensais obtenir les années précédentes.
Car accorder autant d’importance aux lectures longues me paraît plus que jamais une nécessité.
Au-delà du développement chez les élèves des qualités scolaires, des compétences, pour lequel nous travaillons, et auquel j’accorde toujours la plus grande attention, je crois crucial de les armer le mieux possible, à la mesure de mes moyens et dans le domaine qui est le mien, pour le monde tel qu’il se profile et dans lequel ils vont vivre.
Il me paraît essentiel pour cela que les élèves connaissent des récits, qu’ils expérimentent par l’imaginaire des vies possibles et soient à même de s’en nourrir (Jerome bruner Pourquoi nous racontons-nous des histoires ?). La littérature, forme écrite de destins individuels collectifs, d’hommes, de femmes ou d’enfants, peut leur apporter des exemples, des images, des questionnements, des rêves, des idées, des modèles de vie à même d’enrichir leurs  réflexions sur leur propre existence. Plus que ne peuvent le faire les images sans mots qu’impriment les écrans dans les cerveaux. Le récit est un chemin, et c’est ce en quoi il est irremplaçable. Que ces destins de personnages aient été une rencontre amoureuse, les expériences de l’enfance, les heurts de l’histoire, héroïsme ou survie, contemplation ou aventures, ils constituent des trames et donnent à voir des univers à même d’étoffer les esprits de ceux qui auront à faire des choix existentiels dans les années et les décennies à venir.

Toutes les activités du français s’organisent alors pour moi autour de ce pôle : importance de la variété des thématiques, de la complexité des problématiques, questions transversales sur les livres (sur le récit, le personnage, le sens du texte…) aussi importantes que les analyses formelles de la fabrication littéraire, l’oral pour verbaliser ces réflexions, l’écrit pour en garder les traces et la progression, la langue au service de l’écrit et l’analyse littéraire, au-delà de l’exercice d’admiration réjouissant qu’elle est : s’inspirer des savoir-faire littéraires des écrivains pour bâtir sa propre histoire imaginaire.
Il me sera assez facile de valider la pertinence de ces choix : quand les élèves de 3e ont à faire des sujet de réflexion, préparatoires à la dissertation du lycée, leur grande difficulté vient de l’absence de connaissances, de références littéraires, de livres, de films, d’oeuvres d’art, d’histoires, de personnages, d’univers imaginaires… En les faisant tenir un cahier de lecture, en leur faisant inscrire leur lecture sur le réseau social Babelio, en faisant périodiquement des synthèses pour rafraîchir les mémoires, en travaillant beaucoup sur l’oral pour que chacun partage des expériences différentes de lectures, de films, de visites… j’espère pouvoir participer à la construction de la culture sans laquelle aucune réflexion n’est possible. Et je pourrai donc évaluer concrètement cette richesse dans leur capacité à citer non pas un exemple dans une dissertation, mais bien les cinq ou six qui sont nécessaires pour pouvoir exprimer une opinion argumentée
Pour que la multiplication de ces lectures et de ces pratiques culturelles ne soient pas freinées par des questions matérielles, j’ai proposé plusieurs pistes, dont la médiathèque municipale, le CDI, le FSE ou la bibliothèque de classe.

J’ai bâti de nombreux questionnaires de lecture dans le même esprit que les précédents (QCM que l’on fait avec le livre sous les yeux, sauf pour les nouvelles et les contes) : très accessibles pour qui a lu le livre, impossibles à faire autrement. Il me permettront de valoriser le travail de lecture, mais surtout ils constitueront la condition indispensable pour les études transversales.
De la même manière, je travaille les arts visuels en histoire des arts (affiche, photographie, bande dessinée, film, peinture) à la fois pour donner aux élèves les armes pour décrypter leur nourriture quotidienne… Mais aussi parce qu’ils sont en facilité dans ce domaine et transfèrent ensuite les compétences d’analyse visuelle en compétences d’analyse textuelle. 
Quand j’ai inscrit trois titres au choix en lecture cursive personnelle, la difficulté est visiblement progressive entre le 1er et le 3e, mais je laisse aux élèves la possibilité de choisir un titre qui leur plaît indépendamment de leur niveau en lecture (sauf pour les textes très courts destiné seulement aux lecteurs fragiles, en PAP). J’ai vu, par exemple l’an passé, des élèves peu friands de lecture beaucoup apprécier le Dracula de Bram Stocker, d’une structure narrative bien complexe, même en École des loisirs, ou lire Dune de Frank Herbert avec la plus grande facilité…

Pour accéder au détail des progressions :
se reporter aux progressions de séquences
(mises à jour au fur et à mesure)
et aux articles sur chaque séance.

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